#1 SALINAS DE GUARANDA.
La ville de Salinas de Guaranda est située au milieu d’une vallée andine à 3550m d’altitude au centre de la province de Bolivar en Equateur.
La région est composée de 28 communautés réparties sur une surface de 440 km2 entre 800m et 4150m. Ces fortes variation d’altitude offrent à cette zone une diversité d’écosystèmes impressionante, forêt tropicale, moyenne montagne composée d’alpages et de conifères, ainsi que des paysages de très haute montagne sur les pentes du volcan Chimbo.
Sa population d’environ 100 000 habitants est majoritairement composée d’aborigènes, les Tombelas, dont la langue est le kichwa.
#2 LA SOLIDARITÉ ANDINE.
Dans les années 1970, Antonio POLO, prêtre salésien et éducateur d’origine italienne, arrive à Salinas et découvre une population isolée d’une extrême pauvreté. Il constate que 85% de la population est analphabète. La mortalité infantile s’élève à plus de 45%. Les habitants n’ont pas accès à l’eau courante ni à l’électricité et vivent dans des huttes rudimentaires faites de terre et de paille.
Face à ces conditions épouvantables, il propose à ces communautés un modèle social et économique, basé sur l’agriculture et l’exploitation des ressources locales, qu’il imagine être en mesure de répondre à leurs besoins.
La tâche est ardue pour faire comprendre aux Tombelas que la mutualisation solidaire a le potentiel de leur donner un meilleur avenir.
Chaque communauté dispose d’activités spécifiques, en fonction de sa situation altimétrique, le père Antonio POLO comprend que le développement des synergies entre chaque communauté est la clé de la réussite.
Aidé par le suisse José DUBACH, il pousse alors les Tombelas à s’équiper afin de transformer le lait d’alpage dans des fromageries. Ainsi est née, en 1971, la coopérative solidaire de Salinas.
Salinas propose une structure d’exploitation s’appuyant sur l’organisation communautaire par la mise en œuvre de travaux collectifs (mingas). Ce véritable modèle social permet une amélioration et un développement de la productivité mais assure surtout un développement régulier à tous les intermédiaires.
Ces populations, sans culture organisationnelle, souvent ouvriers journaliers pour des propriétaires fonciers dans l’extraction de sel (d’où l’origine du mot Salinas) ont évolué vers un modèle agro-industriel moderne, rentable et équitable.
#3 UNE MARQUE SYMBOLE DE LA RÉUSSITE DE SALINAS.
SALINERITO, marque commune à tous les produits de la ville, est indéniablement devenue la référence des entreprises communautaires et du développement social en Équateur. Sous cette marque la coopérative propose entres autres les produits suivants :
Fromages andins
Champignons et fruits séchés
Nougats et chocolats
Confitures
Produits textiles en laine d’alpaga
Pour compléter cette large gamme, certains produits dont les matières premières ne sont pas régionales, sont également commercialisés sous la marque SALINERITO.
Les matières premières sont achetées auprès d’autres communautés équatoriennes sous conditions éthiques bien évidemment.
Les produits sont commercialisés et appréciés tant en Equateur qu’à l’exportation (Europe, Japon).
Une halte est inscrite dans les circuits écotouristique, la création d’hôtels et de restaurants permettent de faire grimper les revenus du tourisme et offrent ainsi à la marque SALINERITO une visibilité internationale.
Aujourd’hui encore, Salinas démontre qu’en Équateur la réussite du développement rural éthique est une réalité.
Flore MOSER