Protection du Parc naturel de Llanganates et de sa forêt primaire

Conservation de la forêt primaire en collaboration avec le Ministère de l’environnement équatorien et les populations locales.

 

#1 Reboisement avec des espèces fruitières pour alimenter la faune

Une des conséquences de la déforestation est la diminution de la faune, en particulier les mammifères. La coupe des forêts, provoque non seulement une réduction des habitats, mais aussi la diminution des ressources alimentaires.
Depuis 2018, l’association Ishpingo a aidé 16 familles kichwas à replanter des espèces d’arbres fruitiers endémiques dans leur ferme, situées en bordure du Parc national Llanganates. Les jeunes plants ont été cultivés dans une pépinière d’une capacité de 3000 plantes. La plantation s’est étalée durant toute l’année, chaque famille ayant planté environ 200 arbres. L’objectif à moyen terme est de permettre le retour d’animaux dans le secteur. Le groupe à l’initiative de ce projet souhaite mettre en place un système agrotouristique combiné avec la création de sentiers écologiques dans le parc national Llanganates. Les touristes auront alors l’opportunité d’observer la faune à l’état sauvage (jaguar, puma, tapir, singes, sangliers, agoutis, tatous…). Un magnifique projet au tout début de sa réalisation…

 

#2 Reboisement dans le parc national llanganates

Reboisement et protection du parc naturel de LlanganatesLa déforestation sélective des principales espèces de bois d’œuvre depuis plusieurs décennies a causé la quasi-disparition de ces espèces dans les fermes. Le bois restant un matériau indispensable, notamment pour la construction de maisons, il devient rare et source de conflits. Pour éviter les coupes illégales dans le parc national Llanganates il est primordial de reboiser les fermes des populations indigènes aux alentours.
Depuis 2014 l’association Ishpingo travaille en partenariat avec le Ministerio del Ambiente Ecuatoriano (Ministère de l’Environnement équatorien) en charge de la protection du parc national qui s’étend sur une surface de 300 000 hectares, de la cordillère des Andes à l’Amazonie. 3 gardes locaux sont en charge du secteur « Amazonie » du parc naturel. Leurs activités sont très diverses et les moyens dont ils disposent sont faibles. Ils doivent notamment contrôler la coupe illégale de bois, le braconnage, l’orpaillage, la pollution des rivières
Pépinière aux abords du parcÉtant l’unique ONG travaillant dans la région, ils nous ont contactés afin que nous puissions leur apporter un soutien sur le volet reforestation. Une pépinière a été construite et nous avons formé les 3 gardes à la production de plantes en pépinière et aux activités de plantation et de suivi. Chaque année 3 000 à 4 000 plants sont produits et distribués aux populations locales vivant dans la zone tampon du parc Llanganates. Les opérations de reboisement s’effectuent avec les agriculteurs les plus motivés, les écoles et les collèges du secteur. Nous avons ainsi replanté 14 000 arbres et « ojala » notre collaboration n’est pas prête de s’arrêter…

 

#3 Protection des arbres mères et création d’une banque de graines

Pour planter des arbres il faut des graines, beaucoup de graines ! Et en plus il faut que ce soient des graines de qualité, issues d’arbres mères ayant d’excellentes caractéristiques morphologiques, un taux de croissance élevé ainsi qu’une bonne résistance aux maladies et aux parasites.Un arbre mère magnifique en plein coeur du parc naturel de Llanganates Cependant, il ne faut pas non plus produire tous les plants d’une même espèce à partir d’un ou deux arbres mères, sinon la variabilité génétique diminue, ce qui fragilise l’espèce et conduit inexorablement à son déclin. Une fois de plus, la déforestation sélective a eu raison des populations d’essences de bois d’œuvre et il ne reste malheureusement que très peu d’individus de qualité par espèce. Et cette tendance s’accentue. Nous pourrions attendre la production de graines des arbres issus des premières plantations réalisées par Ishpingo, il y a 10 ans, mais d’ici à ce que ces arbres soient effectivement en mesure de produire leurs premières graines, nous pourrions tomber en rupture de stock.
Devant cette problématique inquiétante, Ishpingo a pris la décision, en 2017, de lancer une nouvelle activité de conservation qui consiste à protéger des arbres mères dans les réserves privées de certains locaux, ou groupes de locaux, préoccupés depuis toujours par leur environnement. Nous pensons qu’un arbre mère est un bien commun à toute la communauté et de ce fait il ne doit pas être à la charge seule de son propriétaire. Dans cette optique, le propriétaire reçoit une compensation financière qui le dissuade définitivement de couper l’arbre. En échange, il met à disposition les graines produites par l’arbre mère. Il s’agit bel et bien d’une banque de graines in situ dont tout le monde peut profiter…

 

#4 Lutte contre la coupe illégale de bois, l’orpaillage et le braconnage

Orpaillage illégal en AmazonieLa situation géographique du parc national Llanganates lui confère une singularité sans pareille. Ancré entre l’Amazonie et la Cordillère des Andes entre 600 et 4000m d’altitude, cet écosystème qui abrite le fameux ours à lunette possède un climat très spécifique. On y recense une très forte biodiversité et de nombreuses espèces endémiques.
La protection de ces 300 000 hectares est une priorité pour l’association Ishpingo mais aussi pour l’État Equatorien. Et même si nous sommes convaincus que la sensibilisation des populations locales est la meilleure manière de protéger la forêt et les ressources qu’elle fournit (eau, air pur, biodiversité, bois…), devant l’urgence de la dégradation de réserves telles que l’on peut l’observer à tous les niveaux, un contrôle des ressources est nécessaire.
Point du contrôle du parcPour cela, le Ministère de l’Environnement équatorien en charge de la protection des ressources naturelles a construit, en 2019, un point de contrôle sur l’unique voie d’accès proche du parc Llanganates afin de lutter contre la coupe illégale de bois, l’orpaillage et le braconnage. Nos amis gardes parcs nous ont demandés de participer au financement de ce point de contrôle nécessaire. Grâce à des fonds propres d’Ishpingo, nous avons pu les aider à terminer la construction. Mais ce n’est pas suffisant pour que le point de contrôle soit fonctionnel. Il reste à l’équiper. Pour cela, nous sommes actuellement en recherche de fonds. L’objectif étant que le point de contrôle soit opérationnel dans les plus brefs délais. A ce moment-là, nous verrons s’il est possible de développer des activités de recherche et de conservation dans le parc et d’aider à sa surveillance.