Salutations aux amoureux de la forêt et à tout ceux qui nous suivent. En compléments des photos de notre vie quotidienne que nous publions sur les réseaux sociaux, nous souhaitons faire un point étape sur les actions que nous avons menées depuis le début de l’année.
Tout d’abord nous sommes heureux de vous informer que nous avons clôturé la campagne de reforestation 2018 – 2019 en mars. Nous en avons profité pour planter 20 000 arbres de plus, histoire de finir en beauté ! Nous vous invitons d’ailleurs à consulter le bilan officiel sur la page Réalisations /Projets.
Nous vous proposons également un petit tour d’horizon de l’actualité d’Ishpingo et de ce que nous avons prévu pour la suite, allez c’est parti !
#1 La course aux pépinières
Une fois les derniers arbres plantés et les pépinières vidées, nous avons concentré nos activités sur la création de pépinières dans de nouveaux villages qui nous ont demandé du soutien pour reboiser leurs terres.
De nombreux échanges ont été nécessaires pour comprendre les attentes de chaque agriculteur et expliquer en détail le déroulement du projet de reforestation que nous avons conçu pour y répondre. 
Résultat, nous avons créé des pépinières dans 6 villages ! En plus de celles-ci nous disposons également de 2 pépinières propres qui nous permettent de distribuer des plants aux agriculteurs isolés et à ceux ayant déjà participé à des projets de reforestation dans le passé. Ces 8 pépinières nous permettront de planter 60 000 nouveaux arbres d’ici 1 an !
Comment cela va -t-il se dérouler ?
Pour la production de plants en pépinière, nous organisons chaque semaine des « mingas » (travaux communautaires) dans les villages. C’est main dans la main que nous travaillons tous pour créer une relation de confiance indispensable au succès du projet. C’est également l’occasion pour Ishpingo de mieux connaitre la situation de chaque agriculteur afin d’anticiper d’éventuelles difficultés. Lors de ces mingas nous dispensons des formations aussi bien pratiques que théoriques. Par ces échanges, les agriculteurs apprennent à reconnaître les différentes espèces fruitières et essences de bois d’œuvre ainsi qu’à appliquer les pratiques culturales : création de pépinières, remplissage des sacs et repiquage. C’est en fin de journée, au cours d’un repas convivial à base de soupe de poulet accompagnée de manioc, que nous discutons de l’exploitation durable des ressources naturelles, de la contamination ou encore du changement climatique.
#2 Une année exceptionnelle pour notre bois d’œuvre phare
Le Chuncho (Cedrelinga cataeniformis), un bois d’œuvre d’excellente qualité, est utilisé pour tout type de construction en bois en Équateur (maison, table, lit, étagère).
Avec l’aide des gardes forestiers locaux du ministère de l’environnement équatorien, nous organisons des sorties en forêt primaires et en bordure du parc national de Llanganantes, pour chercher les plantules de régénération qui poussent sous des arbres mères.
Comparé à l’an passé où les aléas climatiques n’ont pas permis une bonne production de graines, 10 000 plantules ont ainsi pu être ramassées en ce début d’année 2019. Celles-ci doivent être replantées dès le lendemain dans toutes les pépinières pour limiter le risque de mortalité lié au changement brutal d’environnement et insuffler un nouveau développement racinaire avant d’envisager la plantation dans les fermes.
Cet arbre également apprécié des agriculteurs par sa croissance rapide peut atteindre une hauteur de 3 mètres dès sa première année de croissance !
#3 Le retour du Cacao National
Une des principales cultures présente dans les fermes de nos agriculteurs partenaires est le cacao CCN51 (colección castro naranjal 51), un cacao hybrid super-productif créé par l’agronome équatorien Homero CASTRO.
Pourtant cette espèce est chaque année touchée par la moniliose du cacaoyer qui fait pourrir les cabosses avant maturité.
Cependant, il existe des souches plus résistantes à ce champignon, c’est le cas notamment du Cacao National !
Nous avons donc décidé d’intégrer cette variété dans nos plans de reforestation. La saison du cacao étant à son pic, nous achetons des cabosses aux agriculteurs partenaires afin de disséminer et semer les fèves dans les autres communautés.
La distillerie est opérationnelle et la fabrique de transformation agro-alimentaire est enfin terminée !
Les producteurs sont prévenus, Ishpingo va bientôt acheter des feuilles pour commencer la production d’huile essentielle de cannelle amazonienne.
Les différents composants de la distillerie sont en place et nous avons réalisé quelques distillations tests. 
La formation technique de l’utilisation de la machine a été faite par un professionnel d’une ancienne distillerie à Quito, qui nous a vendu, monté et montré son fonctionnement. C’est avec enthousiasme que nous prenons connaissance de ce processus à plus grande échelle avec ses réussites et ses difficultés. Nous vous en dévoilerons un peu plus, après quelques mois d’utilisation.
Côté transformation agro-alimentaire la salle de préparation des confitures est prête et l’équipement prend petit à petit place dans la fabrique. La procédure pour obtenir un nouveau registre sanitaire pour notre recette phare de Noël dernier, le « Choconana », est dans sa phase finale.
Ajouté à cela, Flore et Babou nous concoctent de nouvelles recettes gourmandes pour diversifier notre gamme de produits et pouvoir valoriser plus de produits agricoles en provenance des agriculteurs partenaires de nos actions.
#4 Pas une, mais deux nouvelles recrues
En Mars, Viviane a fait son entrée dans les rangs d’Ishpingo. Elle restera également 1 an en tant que volontaire service civique dans l’accompagnement des divers projets de l’association.
Pour le moment, elle suit et accompagne Flore, Antoine et Kathy dans leurs activités quotidiennes afin de s’imprégner des activités et d’identifier les missions qui seront les siennes au cours de l’année à venir !
Pourquoi deux recrues ? Il y a quelques semaines, nous avons fait la rencontre de Canela, une volontaire pas comme les autres…
Cette vaillante chienne de 3-4 ans environ est arrivée à la fabrique avec de sérieux problèmes de santé. Pris de peine et d’affection pour elle, nous l’avons secourue avec l’aide d’associations locales. Elle est à présent en convalescence à la maison des volontaires après une opération compliquée pour une tumeur à la vulve. N’ayant pas encore retrouvé à ce jour ses propriétaires, nous l’avons renommée Canela. Peut-être allons-nous la garder de manière définitive pour nous aider à veiller sur la pépinière et la fabrique.
#5 La suite des événements
L’année scolaire touche à sa fin, ce qui signifie que le programme d’éducation et à la sensibilisation à l’environnement va marquer une pause. C’est avec excitation que les dernières activités entre mai et juin se préparent : sortie forêt et sensibilisation, distribution et plantation des plantes.
Notre partenaire, la Fondation Maison du Monde, vient nous rendre visite avec une équipe d’employés des magasins Maison du Monde, prête à venir découvrir et à prêter mains fortes sur nos projets pendant une semaine. Les communautés sont prévenues et sont motivés à les accueillir pour leur faire partager leur quotidien et leur culture. Vous en saurez plus au prochain numéro. Nous vous parlerons également de la longue préparation du Bokashi, notre engrais naturel, organique et artisanal que nous réalisons chaque année !
Kathy JAFFREDO.